Comment l’évasion et l’optimisation fiscale des multinationales en Afrique freinent-elles le développement des pays africains?
A l’instar des autres pays de la planète, les pays africains doivent faire face à l’évasion fiscale (illégale par nature) et à l’optimisation fiscale des multinationales. Chaque année, entre 40 et 80 milliards USD[1] échapperaient au continent tandis qu’environ 60% des marges qui y sont réalisées par les multinationales ne profitent pas aux pays d’implantation car bien souvent rapatriées dans les pays d’origine des multinationales et/ou dans des paradis fiscaux.
Face à des techniques d’évasion et d’optimisation fiscales de plus en plus sophistiquées, les administrations fiscales africaines sont bien souvent sous équipées, sous-dimensionnées, pas assez formées pour mener une lutte efficace contre ces fléaux pour les finances publiques et plus largement pour les populations. Le retard technologique de nombreux Etats ainsi qu’un arsenal législatif peu adapté compliquent plus encore la tâche des administrations fiscales.
Aux limites énumérées ci-dessous, il convient d’ajouter le soutien diplomatique dont bénéficie les multinationales occidentales et asiatiques de la part de leurs pays d’origine lesquels n’hésite pas à intervenir auprès des Etats africains quand un fleuron de leur industrie fait l’objet d’une mesure de redressement fiscale pour réduire ou effacer l’ardoise.
Ci-dessous, le lien de mon intervention sur l’évasion fiscale en Afrique dans l’émission Cash Eco de la chaine de télévision BBC (à 4 min 00)
https://www.bbc.com/afrique/bbc_afrique_tv/tv/w172wsz42mf64vh
[1] Source : Tommaso Faccio, secrétaire général de la Commission indépendante pour la réforme de l’impôt international sur les sociétés (LCRICT) – 2017