Afrique : Comparaison des coûts de construction des stades
Afin d’accueillir différentes compétitions, de nombreux pays africains ont investi dans la construction d’enceintes sportives de différentes capacités. Dans le cadre de cette analyse, nous avons souhaité comparer les coûts de construction de différents stades érigés sur le continent et dont la capacité d’accueil est plus ou moins équivalente. Ainsi avons-nous observé que 2 stades de capacité équivalente construits dans 2 pays distincts peuvent avoir un coût de construction qui varie du simple au décuple*.
Pour réaliser notre analyse, nous avons sélectionné 22 stades répartis en Afrique de l’Ouest, du Centre et en Tunisie. Pour chacun de ces stades nous avons recherché les coûts de construction que nous avons mis en rapport avec leur capacité d’accueil. Nous les avons ensuite regroupé en 3 groupes suivants le nombre de places assises dont ils disposent :
– Un premier groupe avec les enceintes dont le nombre de places est compris entre 50 000 et 60 000 (6 stades) ;
– Un second groupe dont le nombre de places est compris entre 30 000 et 49 000 (7 stades) ;
– Un troisième groupe dont le nombre de place est compris entre 15 000 et 39 999 places (9 stades).
Coût de construction des enceintes dont la capacité est comprise entre 50 000 et 60 000 places
Dans cette catégorie les coûts de construction varient de 18 milliards FCFA pour le stade malien du 26 mars de Bamako (60 000 places) à 163 milliards FCFA pour le stade omnisports Paul Biya de Yaoundé (Cameroun) en cours de construction et de même capacité.
Entre ces 2 enceintes on trouve le stade d’Ebimpe d’Abidjan en cours de construction dont la capacité d’accueil annoncée est de 60 000 places. Construit par les chinois à titre gracieux, ses travaux couteront 50 milliards FCFA, à peine 1 milliard de plus que le Stade olympique de Radès, lui aussi doté 60 000 places et qui couta 49 milliards. Bien que disposant de 10 000 places en moins que les 2 enceintes précitées, le stade omnisport Bwang Bakoko de Douala (Cameroun) aura couté à la fin des travaux une somme 3 fois supérieure (soit 150 milliards FCFA).
Coût de construction des enceintes dont la capacité est comprise entre 30 000 et 49 999 places
Dans cette seconde catégorie, le cout de construction/rénovation d’une enceinte de 40 000 places varie entre 13 milliards FCFA pour le Baba Yara Stadium de Kumasi (Ghana) à 92 milliards FCFA pour le stade omnisport Omar Bongo de Libreville (Gabon). A titre de comparaison, la rénovation de l’Accra Sports Stadium, lui aussi de 40 000 places, n’a couté que 16 milliards FCFA.
Alors que la rénovation de stade omnisport Omar Bongo de Libreville toujours inachevé a déjà absorbé 92 milliards de FCFA, le stade de l’amitié sino-gabonaise d’Agondjé (Gabon) qui bénéficie de bien meilleurs aménagement n’a couté que 30 milliards FCFA. Un comble.
Les stades angolais de Benguela (35 000 places) et de Cabinda (20 000 places) inaugurés en 2009 ont couté respectivement 58 et 43 milliards FCFA tandis que la construction du stade de Bata (35 700 places) en Guinée Equatoriale couta 40 milliards FCFA.
Coût de construction des enceintes dont la capacité est comprise entre 15 000 et 39 999 places
Enfin dans cette 3e catégorie, les couts de construction d’un stade de 20 000 places varient entre 10 milliards FCFA pour l’Essipong Sports Stadium de Sekondi-Takoradi (Ghana) à 56 milliards FCFA pour le stade de Port-Gentil (Gabon) toujours en construction.
Dans cette catégorie, les 2 autres stades gabonais de capacité équivalente figurent également parmi ceux dont les travaux ont couté le plus cher. C’est le cas notamment du stade de la Rénovation de Franceville de 22 000 places (50 milliards FCFA) et le stade d’Oyem de 20 000 places (48 milliards FCFA).
Les autres enceintes de 20 000 places ont respectivement couté 35 milliards pour le stade de Lubango (Angola), 20 milliards pour le stade de Bafoussam (Cameroun), 18 milliards pour le stade de Limbé (Cameroun).
Enfin la construction du stade de Tamalé au Ghana (21 017 places) couta 10 milliards FCFA tout comme le stade de Malabo en Guinée Equatoriale (15 250 places).
Mays Mouissi
* Notre analyse se base uniquement sur les capacités d’accueil des enceintes et ne tient pas compte des coûts supplémentaires induits par la qualité des infrastructures et des équipements annexes.
« Likez » notre page Facebook pour rester connecté à l’information économique sur l’Afrique
Je suis tres encourage par votre travail et je vous remercie pour l’avoir dispose sur le net. Je suis Etudiant doctorant en Business Administration et chercheur sur la problematique du financement de la croissance economique et du developmement durable des pays Sub-Sahareen specialement sur les lourdes infrstructures.
Analyses aux comparaisons pertinentes. Toutefois, une marge de 10 à 20% devrait être prise en compte sur la localisation des sites sportifs: proches du littoral ou à l’intérieur du pays.
Bravo pour votre étude qui me semble très pertinente.
Cependant faire une comparaison avec pour seule donnée d’entrée le nombre de places me paraît léger. Toutes choses sont-elles égales par ailleurs?
Il faut selon mois plus de paramètres (localisation, types de sols, qualité des matériaux et matériels …). De cette façon, extraire la composante principale et refaire l’étude à partir de là?
Dr Domfang.
Effectivement, mais la note de précision l’exprime très bien, cela veut dire que ce n’est pas une étude complète. Mais il faut plutôt faire l’analyse des montants publiés entre eux, par rapport aux spécificités économiques des pays. Malgré cela, passer de 50 à 150 milliards pour une même capacité d’accueil, qui est l’un des chiffres clés d’un stade laisse imaginer le facteur de variation qui peut influer pour atteindre un montant plus du double, pour une même capacité d’accueil.