Afrique : Les impressionnants progrès économiques de l’Ethiopie
L’Ethiopie n’atteindra pas l’objectif de croissance de 11% du PIB qu’elle s’est fixée pour l’exercice budgétaire 2015-2016, mais même à 8.5% comme anticipée par divers analystes, la croissance de l’Ethiopie impressionne toujours. Pays d’Afrique de l’Est ne possédant quasiment aucune matière première extractive, l’Ethiopie est pourtant devenue l’une des économies les plus robuste et performante du continent africain.
30 universités construites en l’espace d’une décennie
Les performances économiques et sociales réalisées par l’Ethiopie au cours de la dernière décennie méritent qu’on s’y arrête. En effet en à peine 10 ans, l’Ethiopie a totalement repensé son modèle économique et son modèle de développement. Le pays a massivement investi dans l’éduction, une trentaine d’universités ont été créées sur la période permettant de multiplier par 12 le nombre d’étudiants scolarisés dans l’enseignement supérieur en Ethiopie.
Devenu un refuge pour les compagnies manufacturières asiatiques à la recherche d’une main d’œuvre bon marché, en raison notamment des hausses de salaire intervenues en Chine, l’Ethiopie a vu son secteur textile exploser. Le pays a d’ailleurs lancé un plan pour soutenir le développement du secteur dont l’apport dans la constitution du PIB éthiopien est désormais structurant tout comme l’industrie du cuir et l’industrie agro-alimentaire.
Ainsi la production céréalière de l’Ethiopie a-t-elle progressé de 150% en à peine 10 ans grâce à une politique agricole structurée et efficace. L’Ethiopie a en effet mis à contribution 60 000 cadres spécialisés dans l’agriculture rurale pour assurer la formation de 50 millions de paysans aux techniques de rationalisation de l’eau et d’irrigation modernes. Certes, le pays est frappé par une sècheresse depuis quelques mois, bien qu’elles soient alarmantes, les conséquences de cette dernière sont cependant moins graves que les sécheresses catastrophiques que l’Ethiopie a pu connaitre par le passé. Toutefois cette sécheresse rappelle que le pays doit améliorer sa résilience aux aléas climatiques.
8 000 KM de chemins de fer et le plus grand barrage d’Afrique
La croissance de l’Ethiopie (plus de 10% en 2014) s’est aussi traduite dans la réduction de son déficit infrastructurel. Deux (2) plans pour la croissance et la transformation de l’Ethiopie ont été successivement lancés. Il s’agit de vastes programmes de construction d’infrastructures de transports, de télécommunication et énergétiques.
Ainsi le réseau de chemins de fer éthiopien passera de 800 à 4000 kilomètres à l’issue des travaux engagés. La capitale Addis-Abeba est désormais équipée de lignes de métros et de tramway. Une ligne de chemin de fer de 784 kilomètres reliant Addis-Abeba à Djibouti (débouché maritime de l’Ethiopie) a été construite divisant par 100 le temps d’acheminement des marchandises qui s’effectuait en 21 jours contre 5h dorénavant.
Par ailleurs depuis 2011, Autorité éthiopienne des routes (ERA) est engagée dans une plan quinquennal de construction de 71 000 kilomètres de routes rurales.
Lancé le 28 mai 2013 pour un coût estimé à 4.5 milliards d’euros (2 952 milliards FCFA), les travaux du barrage de la grande Renaissance devraient s’achever en 2018. Avec une capacité de production de 6 000 MW, il sera le plus grand barrage hydroélectrique du continent africain et assurera l’indépendance énergétique de l’Ethiopie. 30% de la production hydroélectrique de ce barrage sera commercialisée par l’Ethiopie à ses voisins.
Enfin malgré une politique d’investissement particulièrement offensive, la dette publique Ethiopienne reste relativement limitée, 50.2% du PIB en 2015 selon la Coface.
Mays Mouissi
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