Gabon : 2 250 milliards FCFA de dettes supplémentaires depuis 2009
Dans leurs dernières publications, le FMI et l’agence de notation Standard & Poor’s s’inquiètent de l’accroissement de la dette du Gabon qui dépasse désormais le plafond de 35% du PIB que le pays s’était imposé dans sa stratégie d’endettement. L’analyse de l’évolution de la dette gabonaise telle qu’inscrite dans les lois de finances successives entre 2002 et 2016 permet de constater le retour aux emprunts massifs sur la période 2009 – 2016 alors que pendant les 4 années qui la précèdent, le total des emprunts fut contenu en dessous de 160 milliards FCFA.
Un niveau d’endettement contenu avant 2009
Voulant étudier l’évolution de l’endettement du Gabon sur 15 ans, nous avons observé l’évolution des emprunts sur 2 périodes : la période 2009 – 2016 qui couvre les emprunts décidés depuis l’avènement d’Ali Bongo, actuel Président du Gabon à la magistrature suprême et qui lui sont directement imputables ; et la période 2002 – 2008 qui couvre les emprunts décidés par les précédents gouvernements.
Ainsi sur la période 2002 – 2008, le total des emprunts du Gabon s’est élevé à 1 279 milliards FCFA. Au cours de cette période on peut distinguer 2 phases :
– La période 2002 – 2004 marquée par le recours à l’emprunt pour des montants particulièrement élevé (1 124 milliards FCFA en 3 ans) ;
– La période 2005 – 2008 où le niveau d’endettement a été fortement réduit. Il est ainsi passé de 492 milliards FCFA en 2004 à seulement 35 milliards en 2005, descendant même jusqu’à 10 milliards FCFA en 2006. Au cours de ces 4 années, le Gabon avait réussi à contenir son endettement qui n’a représenté que 156 milliards FCFA .
A partir de 2009, le retour des gros emprunts
La période 2009 – 2016 permet de constater un fort accroissement des montants empruntés par le Gabon. En effet, alors qu’un 2008 le Gabon n’avait emprunté que 68 milliards FCFA, il s’est endetté de 303 milliards FCFA en 2009, un montant 4 fois supérieur à celui de l’année précédente (+345%).
De façon globale entre 2009 et 2016 le Gabon a emprunté 2 250 milliards FCFA (contre 1 279 milliards FCFA sur la période 2002 – 2009). Les pics d’endettements sont observés en 2013 (509 milliards FCFA d’emprunts), en 2010 (377 milliards FCFA) et en 2014 (320 milliards FCFA).
S’il convient de noter l’amorce d’un rythme et de volumes d’endettement décroissants entre 2014 et 2016 (108 milliards FCFA en 2016 selon la prévision budgétaire), il faut cependant souligner que les niveaux d’endettement observés demeurent largement supérieurs à ceux constatés entre 2005 et 2008. Par ailleurs, au regard du contexte économique actuel marqué par la baisse des revenus pétroliers, tout laisse à penser que le gouvernement présentera dans un avenir proche une loi de finances rectificative pour l’exercice 2016. Il faudra s’attendre à ce moment à une révision de la prévision d’endettement de 108 milliards FCFA à la hausse pour compenser la baisse des revenus pétroliers.
Mays Mouissi
Sources principales :
– Loi de finances initiales (ou rectificative le cas échéant) du Gabon de 2002 à 2016
[wysija_form id= »1″]
Cette étude ne prend pas en compte, les 508 Milliards d’emprunts obligataires souscrits par le gabon en Juillet 2013 sur le marché sous régional sous NDONG SIMA. Tout comme, elle camoufle les 750 milliards de c fa souscrit par le Gabon en Novembre 2013 sur le marché international sous forme d’eurobounds.
La cour des comptes du Gabon émet toujours des rapports budgétaires annuels erronés au près des chambres des élus. cette situation a trop durée….! Je vous invite donc a interroger vos sources d’informations sur les eurobounds. Qu’à t-on-fait de ce pactole d’une telle grandeur ? qui va rembourser ça?
Cher Migoma,
Nous avons bien connaissance des différents emprunts que vous évoquez. Pour rester totalement objectif et nous avons choisi de nous limiter aux emprunts inscrits dans les lois des finances pour cette analyse.
Pour tout vous dire, nous avons l’intention de consacrer une analyse entière aux emprunts que vous évoquez.
Nous avons pour cela lancé une recherche documentaire afin d’avoir les montants exacts de ces emprunts obligataires, leurs durations, leurs taux et bien sûr les détachements de coupons qui sont déjà intervenus.
Naturellement si vous avez des éléments documentaires dans ce sens, n’hésitez pas à nous contacter.
Bien à vous.
MM
En fait les lois de finances équilibrées et présentées sous formes de papiers, sont des arbres qui cachent la forêt des détournements tous azimuts.
Le Dircab de la présidence gabonaise est le vrai ministre de finance du Gabon, car c’est lui le vrai ordonnateur du budget de l’état gabonais. Les directeurs généraux des ministères et des institutions régaliennes vont souvent voir accrombessi pour demander le paiement de leurs lignes budgétaires inscrites sur le budget et souvent tardivement vers le mois de Juin de chaque année, car dit t-on que les caisses de l’état gabonais sont vides avant le mois de Juin de chaque année et ce depuis 1967. C’est à partir de là que la magie des coupes budgétaires commencent. Accrombessi ne remet jamais la totalité des lignes budgétaires aux directeurs généraux des ministères par ce que ces directeurs sont nommés depuis la grande loge équatoriale du Gabon. Les DG et les SG des ministères ne reçoivent qu’à peine la moitié des fonds au titre des budgets de fonctionnement. De même les budgets d’investissements ne sont pas gérés par l’ANGT mais par le président de la république lui même qui n’a des comptes à rendre qu’avec ngoulakia, le président de la cour des compte son oncle.
On remarquera que tous les projets listés sur ses lois de finances ne sont pas exécutés chaque année et pourtant on nous affiche que les budgets sont équilibrés. Prenez une loi de finance et allez-y voir si l’investissement inscrit et décaissé sur la loi de finance a été réalisé ? Les barrages hydrauliques eugenie dieckie ou de mintzic, les salles de classe ou les universités sont inscrits sur les lois de finances équilibrées. Mais ou sont passées les réalisations. Tout comme le prêt de 86 milliards octroyés par la BAD au Gabon en 2010 pour construire 3 universités, est bien mentionné sur le budget mais pas réalisé! Donc les lois de finances rectificatives LFR présentées au peuple sont erronées et passible devant la Cour Pénale internationale ou la Haute cour de Justice ou devant le tribunal administratif. Le président de la république, le DirCab, Le TPG, le DIR Budget, le PM et les DG des ministères sont passibles de Vols des budgets ministériels devant la haute juridiction de l’Etat gabonais. ça arrivera tôt ou tard. Rigolez tjrs…….!
Mr Mouissi, je suis étudiante en économie. Je suis tombée sur votre site par pure hazard et il faut l’admettre votre site tout en restant objectif est très informatif. Merci beaucoup. J’aimerais juste savoir qu’avons nous fait de tout ces prêts internationals ? Quels sont les projets qui ont été réalisés ? Parce que je n’en vois aucun. Ce qui me préoccupe le plus en dehors de la corruption qui a pu être orchestré au sein de l’élite politique, c’est surtout ce que nous allons devoir faire pour rembourser nos dettes. Je suis vraiment pessimiste quant à l’avenir de mon pays.