Pétrole : Pourquoi le prix du baril va encore baisser ?
L’évolution du prix du baril de pétrole est particulièrement observée depuis quelques mois. S’échangeant encore à plus de 100 USD le baril il y a à peine 17 mois, le cours du baril Brent se maintient difficilement au-dessus de 30 USD en cette fin du mois de janvier. Par ailleurs, les analystes les plus pessimistes envisagent un baril de brut qui ne s’échangerait plus qu’à 10 USD le baril. Bien que cette dernière projection, portée notamment par la banque anglaise Standard Chartered paraisse exagérée, le contexte économique mondial laisse à penser que les cours du baril vont encore se déprécier et les pays africains producteurs devraient s’y préparer.
La baisse des cours du pétrole, déjà largement amorcée devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. 4 grands phénomènes permettent d’expliquer l’important recul des prix du baril que nous observons mais aussi les baisses de cours attendus. Il s’agit de :
Une offre de pétrole disponible sur les marchés largement supérieure à la demande :
L’abondance de l’offre de produits pétroliers trouve son origine dans les l’exploitation des pétroles de schiste aux Etats-Unis et des sables bitumineux au Canada. Ces exploitations, couteuses et peu écologiques, favorisées par le haut niveau de cours du pétrole antérieurs (plus de 100 USD le baril), ont permis aux Etats-Unis d’intégrer le top 3 des pays producteurs de pétrole de la planète.
Par ailleurs, la densification de la production pétrolière off-shore et ultra deep off-shore, en Amérique du Sud et en Afrique notamment ont fini d’inonder le marché de pétrole.
La baisse de la demande chinoise :
Grande consommatrice de matières premières, la Chine fait face à une panne de croissance qui a pour effet de faire baisser la demande mondiale. Certes, le gouvernement chinois a annoncé cette semaine un taux de croissance de 6.9% en 2015 (son plus faible niveau depuis 25 ans) mais de nombreux analystes estiment ce chiffre surévalué, la croissance chinoise aurait en réalité été autour de 3% en 2015. Une méforme brutale et jamais connu auparavant
La méforme chinoise devrait se poursuivre en 2016 et par voie de conséquence continuer de peser sur les prix des matières premières, au premier rang desquelles se trouve le pétrole.
La levée des sanctions et le retour de l’Iran sur la scène internationale :
L’année 2016 marquera le retour de l’Iran, longtemps banni des échanges internationaux. Certes, le second producteur mondial de pétrole ne dispose plus que d’un appareil productif vieillissant en raison des longues années d’embargos, il n’en demeure pas moins que l’Etat iranien est bien décidé à injecter 500 000 barils/jour sur les marchés dans les prochaines semaines et même 1 million barils/jour dès la fin de l’année 2016.
Si des analystes estiment que les marchés ont déjà intégrer dans les prix le retour annoncé de l’Iran, on mesure très mal la capacité de production réelle de l’Iran et jusqu’où peut aller. Il faut donc s’attendre à ce que l’arrivée de la production iranienne fasse plonger les cours du brut en dessous de 30 USD le baril.
L’absence de consensus au sein de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (l’OPEP) :
Au cours de ces dernières réunions, les pays de l’OPEP, n’ont pas réussi à s’accorder sur une baisse de leur production pour faire remonter les cours. Au contraire ils se sont séparés sur le statu quo sous la pression de l’Arabie Saoudite dont la stratégie semble pourtant claire. Par ailleurs, l’OPEP, très puissante dans les années 80, réunie 12 pays dont la quantité de pétrole écoulée ne représente plus que 40% de la production mondiale et réduit d’autant son influence.
Mays Mouissi
2 réponses
[…] Le contexte de prix bas qu’on observe sur les marchés pétroliers laisse à l’économie gabonaise, structurellement dépendante de cette ressource, peu de recours pour soutenir son économie. Ainsi le gouvernement a semble-t-il fait le choix du recours à l’endettement. Dans son communiqué du 24 décembre 2015 publié à l’issue des consultations réalisées, au titre de l’article IV, le FMI indiquait que la dette du Gabon avait dépassé le plafond de 35% du PIB que le pays s’était imposé dans sa stratégie d’endettement. […]
[…] Le contexte de prix bas qu’on observe sur les marchés pétroliers laisse à l’économie gabonaise, structurellement dépendante de cette ressource, peu de recours pour soutenir son économie. Ainsi le gouvernement a semble-t-il fait le choix du recours à l’endettement. Dans son communiqué du 24 décembre 2015 publié à l’issue des consultations réalisées, au titre de l’article IV, le FMI indiquait que la dette du Gabon avait dépassé le plafond de 35% du PIB que le pays s’était imposé dans sa stratégie d’endettement. […]