Gabon : Ces nombreux licenciements économiques qui inquiètent
Confronté à un ralentissement économique en raison de la chute des prix du pétrole qui représente environ 45% de son PIB et 83% de ses exportations, le Gabon fait face à une vague de licenciements observée dans de nombreuses entreprises. En octobre 2015, le président du CGP*, une organisation patronale locale, affirmait que les PME gabonaises avaient licencié plus de 4 000 personnes en 1 an. A l’analyse, on observe que les licenciements et/ou mise en chômage technique annoncés ne sont pas circonscrits au seul secteur pétrolier. Une situation inquiétante au regard des conséquences sociales que peuvent avoir des licenciements de masse dans un pays où il n’existe pas d’assurance chômage.
1 000 licenciements à Sericom Gabon
Depuis le mois de septembre 2014, le pétrole qui s’échangeait à plus 100 USD/baril a perdu 2/3 de sa valeur. Ainsi le 24 décembre dernier, le cours du pétrole n’affichait plus que 38 USD/baril. Cette chute des cours qui pourrait se poursuivre durant toute l’année 2016 selon les prévisions de la Banque mondiale déstabilise l’économie gabonaise encore trop dépendante de ses revenus pétroliers.
Ainsi observe-t-on une série de licenciement ou d’annonces de mise en chômage technique dont certains surprennent par leur ampleur. C’est le cas notamment de la mise en chômage technique de 1 000 employés sur les 1 400 de la société Sericom Gabon en activité dans le secteur du BTP. S’il faut rappeler que le Directeur de cette société Guido Santullo a pendant un moment été en litige avec l’Etat gabonais à qui il réclamait le paiement d’une créance de 365 milliards FCFA devant les juridictions françaises en septembre 2015, il convient également de souligner qu’en octobre M. Santullo et le Ministre gabonais du budget annonçaient conjointement à la presse le règlement dudit litige. Ils affirmaient qu’un échéancier de paiement avait été mis en place pour apurer la créance du Gabon à l’endroit de la société Sericom qui s’engageait en contrepartie à reprendre les travaux qu’elle avait engagé. Il est donc étonnant qu’à peine 2 mois après cette annonce, la société Sericom procède à la mise au chômage technique de plus de 71% de ses employés.
Mi-décembre 2015, l’entreprise Satram, spécialisée en logistique maritime et portuaire annonçait la mise en congés techniques de 700 collaborateurs. Dans sa communication l’entreprise affirmait que sa décision avait été prise de façon concertée avec les pouvoirs publics.
Au cours de cette même période, l’entreprise Sucaf, spécialiste nationale de production de sucre de canne, a publié une liste de 83 collaborateurs qui vont être licenciés pour motifs économiques avec prise d’effet en janvier 2016. Aucun secteur ne semble épargné.
Pour la mise en place de politiques de relance
Autre entreprise, autre procédure. En septembre 2015, 111 employés de la société minière Nouvelle Gabon Mining SA ont été convoqués à un entretien préalable de licenciement. Ces employés qui avaient engagé une grève se sont vu reprocher par l’entreprise un abandon de poste pendant la période de grève.
Plus tôt dans l’année, en juin, l’entreprise POGAB spécialisée dans l’industrie forestière a annoncé, elle aussi, la mise en chômage technique de 300 collaborateurs.
Ci-dessous un recensement des licenciements et mise en chômage techniques réalisés par de grandes entreprises gabonaises en 2015 :
En somme, sur les quelques entreprises recensés de façon non exhaustive ont dénombre plus de 2 000 licenciement et/ou mise en congés techniques qui s’ils étaient ajoutés aux 4 000 emplois prétendument perdus dans les PME sur un an donne un aperçu de la catastrophe social que cela pourrait représenter. Dans ce contexte de ralentissement économique, il appartient aux autorités gabonaises de de faire les choix qui s’imposent non seulement pour amorcer une véritable diversification de l’économie du pays mais aussi pour effectuer la nécessaire relance.
Mays Mouissi
* Le Conseil gabonais du patronat (CGP) est une confédération patronale qui regroupe notamment 3 organisations patronales la CNPG, la CNBTP et la COEHAG.
Sodexo également vient gonflé le nbre de licencié pour motif economique.
Merci pour l’information. Si vous possédez des documents utiles y relatifs n’hésitez pas à nous les transmettre.
Bien à vous,
MM