Tribune : Pour une francophonie économique
Ce 27 octobre s’est tenu à Paris (France) le 2e forum économique de la francophonie. Regroupant 80 états (54 membres, 23 observateurs et 3 états associés), l’organisation internationale de la francophonie (OIF) a été créée dans le but de fédérer les 274 millions de personnes ayant en partage la langue française. L’OIF est d’abord perçue comme un organisme de promotion culturelle. Cependant au-delà de la promotion de l’éducation et de la culture qu’elle assure ou de l’activisme dont elle fait preuve par l’envoi d’observateurs lors de certains scrutins, le contexte mondial exige que l’OIF promeuve un renforcement de la coopération économique entre ses états membres afin qu’à terme l’espace francophone constitue pour eux un marché privilégié.
L’OIF, une organisation culturelle
Créé en 1970 sous l’appellation d’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) et devenue OIF par la suite, la ‘‘francophonie’’ est d’abord un organisme éminemment culturel. Ses missions principales qui s’articulent autour de 4 grands axes ne font guères mention d’un rôle de promotion économique entre les états membres. Ainsi les missions de l’OIF se résument à :
– Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique ;
– Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme ;
– Appuyer l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ;
– Développer la coopération au service du développement durable.
Contrairement à son homologue du Commonwealth qui a entre autres objectifs de promouvoir le progrès économique et social de ses membres (via notamment un fonds de coopération dédié), la francophonie économique est quasiment inexistante. Or l’intérêt économique des états membres de l’OIF commandent que ces états s’accordent des facilités mutuelles afin de créer un vaste marché dynamique à l’intérieur de l’espace francophone susceptible d’accélérer leur croissance.
La nécessaire mission de promotion économique entre les états-membres
La recherche de relais de croissances est devenue indispensable pour les grands pays développés de l’OIF (France et Canada notamment), dans le même temps les pays en développement de la zone francophone ont un besoin croissant d’investissements directs étrangers (IDE). De fait, créer un organisme de promotion économique au sein de l’OIF reviendrait à mettre en place un organisme multilatéral d’intermédiation économique au sein de ce regroupement (l’un des plus grands de la planète).
Limiter l’OIF à des missions culturelles, d’éducation et de promotion de la paix ne répond plus aux exigences auxquelles les pays francophones sont confrontés. Par ailleurs, l’influence croissante de la langue anglaise dans les échanges économiques devrait conduire l’OIF à être plus ambitieuse. L’organisation de fora économiques, à l’image de celui qui s’est tenu à Paris ce 27 octobre est certes un premier pas, il mérite cependant d’être consolidé et amplifié par des accords multilatéraux entre états membres sous l’égide de l’OIF de façon à amorcer véritablement « La francophonie de l’économie ».
Mays Mouissi
Source historique :
– Site web de l’OIF