Guinée Equatoriale : 2 ans de récession économique
La Guinée Equatoriale fait face à une récession économique depuis plus de 2 ans. Le petit état pétrolier d’Afrique a enregistré un recul de sa croissance en 2013 et en 2014 (respectivement – 4.8% et – 3.1%). Le pays dont l’économie est très fortement dépendante des revenus pétroliers souffre de l’effet conjugué de la baisse des cours des hydrocarbures et de la stagnation de sa production pétrolière. Une situation peu rassurante pour l’avenir du pays.
Des gisements pétroliers à maturité
Depuis la mise en production du champ pétrolier Zafiro à la fin des années 90, l’économie equato-guinéenne est devenue fortement dépendante de ses revenus pétroliers. Ainsi le pétrole représente-t-il 99% des exportations et 89% de la richesse nationale.
Avec une production de brut s’élevant à 400 000 barils jour, la Guinée Equatoriale se classe 5e producteur de pétrole en Afrique. Cependant, les principaux champs pétroliers équato-guinéens sont arrivés à maturité et la production nationale devrait commencer à décliner dès cette année. Par ailleurs le niveau des réserves de pétrole prouvées est relativement faible (environ 1.1 milliard de baril). De fait, en l’absence de découverte majeure à moyen terme, il ne reste à la Guinée Equatoriale qu’une dizaine d’années de production pétrolière.
L’urgence de la diversification économique
Face à ces échéances, il devient urgent pour la Guinée Equatoriale de diversifier son économie dont l’extrême dépendance au secteur pétrolier devient préoccupante. Certes 20 ans d’exploitation pétrolière ont permis à la Guinée Equatoriale de réaliser d’importants progrès dans le domaine des infrastructures ou de ramener la dette publique de 210% du PIB en 1994 à 7.6% en 2014 soit 1.2 milliards USD (692 milliards FCFA). Cependant au plan social, il reste de nombreux progrès à réaliser. Le pays demeure très mal classé à l’indice de développement humain (IDH) où il est 144e sur 187 pays évalués en 2014. Par ailleurs, l’espérance de vie à la naissance mesurée dans le pays est de 53 ans, un indicateur de la mauvaise qualité du système social et du système de santé du pays.
Pour amorcer la diversification de son économie, la Guinée Equatoriale pourrait utiliser son extraordinaire biodiversité pour développer son potentiel touristique. A ce jour, la part du tourisme dans la richesse nationale reste anecdotique. Il en est de même pour le secteur tertiaire de façon générale.
Pour ne pas voir ses ressources publiques décroitre fortement au cours des prochaines années, la Guinée Equatoriale pourrait également s’appuyer sur sa position géostratégique et sa façade maritime pour devenir un port de transit pour des pays de l’hinterland (comme le Tchad et la Centrafrique) qui ne disposent pas de débouchés maritimes. En effet, la plate-forme portuaire de Douala (Cameroun) assurant ce rôle est désormais saturé et le port camerounais de Kribi devant le suppléer est toujours en travaux. De fait, le pays dispose de bien de potentialités qu’il se doit de développer pour l’avenir.
Ci-dessous mon analyse sur le défi de la diversification économique de la Guinée Equatoriale dans le JT de la chaine de télévision internationale Africa24 du 25/06/2015
Mays Mouissi
L’Afrique est un éternel recommencement. La Guinée équatoriale fera les mêmes erreurs que le Gabon. Tout miser sur ses ressources naturelles est absurde.
Cher Nico,
Je partage comme vous l’idée que la diversification de nos économies est indispensable à la construction d’un développement sein et équilibré.
Bien à vous.
MM