Afrique : La réaction des pays producteurs de pétrole face au recul des prix
Confrontés à une baisse de leurs recettes budgétaires conséquences du net recul des cours du pétrole, les pays pétroliers africains réunis à Abidjan ont appelé une baisse de la production. Par cet appel, les africains veulent inciter l’ensemble des pays producteurs à réduire la quantité de brut disponible sur le marché pour stimuler les prix.
Bien que nécessaire dans le contexte de tensions financières actuel, la baisse de la production pétrolière comme solution pour stimuler l’économie ne peut qu’être qu’un remède transitoire. Les pays africains producteurs d’hydrocarbures sont pour la plupart dépendant de cette ressource. La structure économique unijambiste de ces pays se traduit par une exposition constante aux chocs exogènes nés des variations des prix du pétrole à l’international. Par ailleurs, en dépit des importantes ressources générées par la production pétrolière, les pays africains producteurs n’ont pas construit un cadre susceptible d’améliorer leur résilience. Au contraire, à mesure que les finances publiques étaient alimentées par des revenus tirés du pétrole, les pays africains producteurs s’enfonçaient dans le syndrome hollandais oubliant de favoriser la diversification de leurs économies.
Au moment où la baisse des revenus pétroliers se traduit par un repli des investissements et crée dans de nombreux pays des crises sociales, la question de la diversification des économies des pays africains producteurs d’hydrocarbures se pose avec acuité et se doit d’être résolue de façon urgente. En effet, de nombreux pans de l’économie restés inexploités dans les pays africains producteurs peuvent constituer un réservoir de devises et d’emplois. Ainsi les pays pétroliers africains se doivent-ils de développer leur secteur agricole, engager une politique de transformation des ressources issues du secteur primaire, favoriser le développement du secteur tertiaire dans ses différentes déclinaisons, etc.
Ainsi donc pour les pays africains producteurs de pétrole les défis restent nombreux et prégnants.
Mays Mouissi