Gabon : 18 000 milliards de budget depuis 2009 et des résultats toujours attendus
Administrations fermées, enseignants en grève et établissements scolaires déserts depuis près de 3 mois, le Gabon est agité par une grave crise sociale. Dépassés par la tournure des événements, le Président de la République et le gouvernement semblent impuissants. Une crise de confiance s’est installée entre les syndicalistes et les autorités, les négociations tournent au dialogue des sourds. Pourtant avec 18 000 milliards FCFA de budget votés entre 2009 et 2015, les autorités ont disposé de suffisamment de ressources pour réaliser des investissements structurants, engager la nécessaire réforme de l’Etat et organiser une meilleure redistribution des ressources. Au lieu de cela, ils ont plutôt fait le choix d’investissemenfts hasardeux.
« Ali Bongo sait promettre mais ne sait pas tenir », cette phrase traduit un reproche récurrent des syndicalistes au Président de la République. En effet à l’origine de la crise sociale, il y a des promesses multiples et parfois démagogiques du président de la République.
Des promesses, encore et encore
Alors que rien ne le lui imposait, sans consultation et ni préparation, le Président de la République a décidé en 2014 de généraliser une prime (la prime d’incitation à la performance) jusque-là réservée aux seules régies financières à l’ensemble des fonctionnaires. Au moment de l’annonce de cette généralisation, le Chef de l’Etat n’avait pas pris la peine de s’assurer que les caisses de l’Etat disposaient de suffisamment de ressources pérennes pour supporter la charge indue.
Aujourd’hui, 9 mois après la généralisation de la PIP, les fonctionnaires la perçoivent systématiquement avec des trimestres de retard. D’un trimestre sur l’autre les montants varient sans qu’on ne comprenne pourquoi causant de nombreux mécontentements.
Une autre promesse non-tenue est à l’origine de la radicalisation des syndicats. Lors de son discours à la nation du 31 décembre 2014, le Président de la République s’est senti obligé d’annoncer une augmentation généralisée des salaires dans l’administration publique avec prise d’effet dès janvier 2015. 3 mois après l’annonce, aucune augmentation. A cette occasion la parole publique du Chef de l’Etat a perdu du crédit auprès de ces concitoyens.
Depuis son accession à la magistrature suprême Ali Bongo a multiplié les promesses dont certaines n’ont connu aucun début de réalisation. C’est le cas notamment de :
– La construction de 400 salles de classes avant la rentrée scolaire 2013 ;
– La construction de 5000 logements par an ;
– La construction d’universités à Port-Gentil, Boué, Oyem et Mouila ;
– La création d’une compagnie aérienne nationale avant la CAN 2012 ;
– La construction d’une voie de contournement de l’aéroport de Libreville avant la CAN 2012 ;
– La réfection des voiries de la ville de Bitam ;
– L’augmentation du SMIG à 150 000 FCFA ;
– La construction de 10 fermes agropastorales à travers le pays ;
– Etc.
18 000 milliards FCFA de budget depuis 2009
Avec un budget consolidé de 18 000 milliards en seulement 6 ans, les autorités ont eu suffisamment de ressources pour mettre en place une politique ambitieuse. Cependant, force est de constater qu’ils ont échoué.
En effet, la situation économique et sociale du pays demeure inquiétante. Le chômage touche entre 20 et 24% de la population active et atteint 30% chez les jeunes. L’environnement des affaires s’est dégradé. En 2015 le Gabon a perdu 6 places au classement Doing Business de la Banque mondiale et n’est plus classé que 144e. Par ailleurs, l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International classe le Gabon parmi les pays où la corruption est prépondérante.
Des choix économiques discutables
A l’analyse, de nombreux choix d’investissements de l’exécutif sont pour le moins critiquables. Ainsi il est difficile de comprendre les motivations économiques qui ont conduit l’Etat gabonais à débourser 90 milliards de FCFA pour acheter 3 hôtels particuliers (à Paris, Londres et Washington). C’est d’autant plus surprenant que l’Hôtel partculier parisien dit Pozzo di Borgo qui a coûté 65 milliards FCFA au contribuable gabonais (3 fois plus que les 20 milliards affectés à la construction de 60 lycées dans le Budget 2013) est toujours inoccupé.
Par ailleurs, le choix d’ériger une île artificielle à l’ancien port de Libreville laisse perplexe surtout quand on sait que 59 milliards de travaux doivent être supportés par le budget de la nation.
Au titre des dépenses de prestige, la chaine de télévision internationale France24 révélaient que le Président de la République s’était constitué en 5 ans un parc automobile de 400 véhicules de luxe pour un montant de 10 milliards de FCFA.
Trop de ressources de l’Etat ont été affectées à des dépenses de second rang. Quelle utilité pour le Gabon de financer des carnavals avec des écoles de danse venues du Brésil ? Quelle utilité pour le contribuable gabonais de financer le Trophée de champion de la ligue française de football professionnel ? Quelle utilité d’organiser des courses de bateaux et des motoshow ? Il y a là un problème d’orientation de la stratégie économique de la nation.
Alors que les ressources de l’Etat s’amenuisent à mesure que baisse le prix du pétrole, le gouvernement est démuni devant les revendications sociales parce qu’il n’a pas consciencieusement préparé l’avenir.
Mays Mouissi
Une analyse complète, claire, précise et chiffrée de la triste situation du Gabon.
C’est toujours très constructif de vous lire.
Comment ne pas vous encourager à continuer à nous éclairer.
Merci
Très bonne analyse, mais qui laisse le lecture que je suis sur sa fin. Que fait-on d’un personnage qui a échoué sur toute la ligne? Sans omettre le fait qu’il est dans le faux et usage de faux (faux acte de naissance, faux diplômes, faux et faux,…). Un personnage » qui fait ce qu’il n’a pas dit et qui dit ce qu’il ne fait pas »? Alors clamons tous son départ immédiat en soutenant, par quelques moyens que ce soient, la généralisation de la crise sociale actuelle, les syndicalistes et toutes initiatives visant cet idéal. De sorte que le Peuple gabonais retrouve sa dignité et s’épanouisse, enfin.
Mes encouragements!
C’est un vrai bandit de grand chemin, il mérite d’être lapidé, voir même pendu! Il est le seul responsable de cette crise que le Gabon connait car c’est lui qui gère tout le Gabon. Il est à la fois Président du Gabon, 1er Ministre, Ministre dans tous les secteurs, Président du SÉNAT et de L’Assemblé Nationale, Président de la Cours Constitutionnelle etc. Alors toutes les décisions qui sont prises au Gabon (bonnes ou mauvaises), il est à l’origine. En réalité c’est parce qu’il est entouré par une bande de guignoles, sorciers, mazots, PD, idiots, tarés et peureux! Il a le champ libre, il fait tout ce qu’il veut avec la complicité de son frère ou mari (Maixent Acrombessi), car il n’y a même pas une personne qui a des couilles, pour le ramener à la raison. Je remets ta vie entre le mains de Dieu car tu ne sais pas ce que tu fait.
Des fois j’ai l’impression que les gens n’ont pas de couilles dans ce pays. Nous avons un imposteur et sa horde de brigands qui pillent et souillent NOTRE pays en toute quiétude sans que personne ne lève le petit doit. A quand la fin des discours pompeux dans lesquels chacun vient démontrer combien de fois il maitrise la langue de Moliaire???? Nous avons fasse à nous quelqu’un qui n’a rien à foutre de la constitution, de La Bible encore moins de la justice de notre pays. L’une des solutions pour moi est bloquer toute l’administration en se mettant derriere les enseignants, que personne n’aille plus travailler…..Mais comme je connais mes frères gabonais ces mabouls heureux, ils vont tous passer à la télé dénoncer les autres….
Bravo pour votre vérité
Les dirigéants actuels du Gabon doivent tous être conduits à la maison d’arrêt pour malversations financières. Voilà au moins ce sur quoi devrait se pencher leur faux tribunal spécial créé pour les inoffensifs et les pauvres, au lieu de s’en prendre aux pauvres agents des Eaux et Forêts qui tirent le diable par la queu.