Gabon, Sénégal, Côte d’Ivoire et Maroc, combien consacrent-ils à l’Éducation et à la Santé ?
Pour mesurer l’indice de développement humain (IDH) d’un pays, 3 variables d’appréciations principales sont prises en compte : La durée moyenne des études (éducation), l’espérance de vie à la naissance (santé) et la richesse nationale par habitant (PNB/Hab). Nous avons voulu comparer 4 pays africains* (le Gabon, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Maroc) sur la base des ressources qu’ils accordent à l’éducation et à la santé en proportion de l’intégralité de leur budget. De notre analyse il ressort que l’éducation et la santé n’ont pas le même niveau de priorité partout.
L’éducation : Priorité budgétaire du Sénégal et du Maroc
« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance». Cette phrase attribuée à Abraham Lincoln permet d’apprécier l’importance de l’éducation pour une nation. Pourtant sur les 4 pays africains dont nous avons analysés l’affectation des ressources, seuls le Sénégal et le Maroc consacrent une part conséquente de leur budget à l’éducation.
Au Gabon, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Maroc l’enseignement et l’éducation sont sous la gestion de 3 administrations principales (qui souvent se confondent avec des ministères). Il s’agit de :
– L’éducation nationale en charge de l’enseignement pré-primaire et l’enseignement général du premier et du second degré ;
– L’enseignement technique et professionnel ;
– L’enseignement supérieur et la recherche.
Ainsi sur ces 3 segments en 2013, dans chacun des 4 pays étudiés l’éducation agrège :
– Sénégal : 20.26% (496 milliards FCFA) des ressources budgétaires ;
– Maroc : 14.09% (2 977 milliards FCFA) des ressources budgétaires ;
– Gabon : 7.31% (292 milliards FCFA) des ressources budgétaires ;
– Côte d’Ivoire : 4.01% (156 milliards FCFA) des ressources budgétaires.
Pour le seul segment « Éducation nationale », le Sénégal et le Maroc consacrent respectivement 14.82% et 11.45% de leurs ressources budgétaires quand le Gabon et la Côte d’Ivoire stagnent à 4.41% et 2.08%. De fait, on peut observer qu’au Sénégal comme au Maroc, les autorités ont fait de l’éducation une priorité. Dans ces deux pays l’éducation constitue l’un des principaux postes d’affectation budgétaire.
Par exemple, le Sénégal est passé en 10 ans de 2 à 6 universités publiques reparties à travers le pays. Par ailleurs les autorités ont encouragé l’installation de nombreuses universités et écoles supérieures privées dont certaines, à l’instar de l’Institut Supérieur de Management (ISM) et l’Institut Africain de Management (IAM), sont devenues des références en Afrique francophone.
Des parts du financement de la santé plus ou moins homogènes
Contrairement à l’éducation, la part des ressources budgétaires affectées à la santé par le Gabon, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Maroc est plus ou moins homogène. Bien que là aussi le classement soit dominé par le Sénégal (dont 4.75% du budget sont consacrés à la santé), le Gabon et le Maroc pour leur part affectent respectivement 4.08 et 3% de leurs ressources à la santé.
Il convient de rappeler que la part du budget gabonais consacré à la santé a progressé ces dernières années en raison notamment de la mise en place progressive d’une couverture maladie universelle. Ce système social, financé en partie par le budget de l’État, a permis de faciliter l’accès aux soins de personnes réputées économiquement faibles.
La Côte d’Ivoire pour sa part reste en retrait avec un budget santé de 89 milliards de FCFA soit à peine 2.27% de son budget général.
Sur l’ensemble des critères observés, le Sénégal est l’État qui affecte une plus grande part de ses ressources aussi bien à l’éducation qu’à la santé.
Mays Mouissi
* Analyse comparée réalisée sur la base des lois de finances 2013 du Gabon, du Sénégal et du Maroc et de la loi de règlement 2013 de Côte d’Ivoire
Documents de référence :
Rapport de présentation de la loi de règlement pour l’année 2013 (Côte d’Ivoire)
Loi des finances rectificatives 2013 – Sénégal
Annexe explicative de la loi des finances rectificatives 2013 – Gabon
C’est triste de voir des pays comme la Côte d’Ivoire et le Gabon qui ne manquent pas de ressources consacrer seulement 4% du budget à l’éducation.
Bravo au Sénégal et au Maroc qui ont tout compris.
4 université en 10 ans???
Chapeau bas.
Merci Monsieur MOUISSI.