Côte d’Ivoire : Des progrès économiques et des défis à relever
Après des années d’instabilité marquées par des conflits armés et une crise politique de grande ampleur, la Côte d’Ivoire semble renouer avec les succès économiques. En 10 ans, sa richesse nationale a plus que doublé passant de 13.7 milliards $ en 2003 à 31 milliards $ en 2013*. Le pays enregistre l’un des taux de croissance les plus élevés en Afrique. Sur la seule année 2013 le Produit Intérieur Brut (PIB) a progressé de 8.7%, des performances qui confirment son statut de leader de l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA).
Croissance forte et inflation maitrisée
Avec une population estimée à 20.3 millions d’habitants en 2013, la Côte d’Ivoire est demeurée un acteur économique incontournable en Afrique de l’Ouest. Le retour à la stabilité dans le pays a favorisé une série d’investissement, notamment dans les infrastructures qui ont eu pour effet de booster la croissance.
Ainsi en 2012 et 2013 le pays a enregistré des taux de croissance du PIB records (respectivement 10.7% et 8.7%). Bien qu’il faille rappeler qu’en économie on constate régulièrement des effets de rattrapage de croissance dans les années qui suivent des conflits, force est de constater que la Côte d’Ivoire a réalisé d’importants progrès ces dernières années. Malgré son taux de croissance élevés, l’indice des prix à la consommation (inflation) a été maitrisé (2.6% en 2013).
Longtemps dépendante de ses exportations de cacao, le pays amorce lentement la diversification de son économie. En 2013 le taux de croissance de la production industrielle s’est établi à 7%. Un chiffre encourageant qui démontre l’élargissement progressif du tissu industriel.
Maitriser l’endettement et améliorer l’environnement des affaires
Conséquence des nombreux investissements réalisés dans le pays, la dette nationale représentait en 2013, 45% du PIB. La Côte d’Ivoire doit, de fait, veiller à maitriser son niveau d’endettement de façon à ne pas obérer la charge de la dette qui viendrait rogner les ressources affectées à l’investissement.
En dépit de ses succès économiques, l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire reste perfectible. Le rapport Doing Business 2015 classe la Côte d’Ivoire 147e sur 189 pays. Cependant entre 2014 et 2015 le pays a gagné 11 places. Son ambition est d’intégrer le top 50 des pays disposant du meilleur environnement des affaires à moyen terme. Il lui faudra pour y parvenir continuer de simplifier les procédures administratives nécessaires à la création d’entreprises d’une part et assurer une sécurité juridique plus efficace aux entrepreneurs d’autre part. Par ailleurs, comme dans de nombreux pays d’Afrique, les difficultés liées de l’accès au crédit bancaire constituent un frein à l’entreprenariat et à la pérennité des entreprises (notamment les plus petites) en Côte d’Ivoire.
Au plan social, le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire reste très élevé. La dernière étude réalisée par la Banque mondiale estimait à 42% le taux de pauvreté. Il en résulte une espérance de vie à la naissance relativement faible (autour de 58 ans).
En Côte d’Ivoire les progrès sont réels mais les défis restent nombreux.
Mays Mouissi
* Les agrégats économiques utilisés dans cet article sont tirés de la Database de Banque Mondiale
Bonjour et merci pour ces informations Monsieur MOUISSI.