Afrique : Accélérer l’intégration africaine pour booster le développement
Depuis plusieurs décennies un grand nombre de pays africains courent après le développement. Parfois détruits par des guerres civiles, rongés par des épidémies et encore aujourd’hui frappés par le terrorisme, les pays africains semblent cependant résolus à accéder au développement économique. Ainsi, au cours des 5 dernières années a-t-on vu de nombreux pays mettre en place des stratégies nationales visant à accélérer la marche des états vers le développement.
Des échanges intra-régionaux encore trop faibles
Même s’il faut d’emblée reconnaitre que dans l’ensemble l’Afrique a fait d’importants progrès ces dernières années, son taux de croissance moyen de 5% sur 5 ans étant là pour le rappeler, cela n’empêche pas de relever les leviers de croissance qui restent inexploités ou pas assez. En effet, à la différence des autres continents, l’Afrique demeure la région du monde où les échanges intra-régionaux restent les plus faibles. Les pays africains ne sont pas suffisamment intégrés entre eux.
Dans le même temps, les stratégies nationales de développement élaborées par plusieurs pays ne prennent pas suffisamment en compte les possibilités de croissance et de développement intrinsèques offertes par le continent africain.
Alors que la population de l’Afrique (1.11 milliards d’habitants en 2013) fait d’elle le 3e marché du monde après la Chine et l’Inde, les pays africains ne s’appuient que très peu sur leur marché intérieur et au-delà sur les marchés intérieurs sous-régionaux. Ce formidable levier de croissance qu’est la consommation reste sous utilisé. Dans bien des pays, l’économie est structurée autour des industries extractives et du commerce des matières premières non encore transformées donc sans valeur ajoutée.
Certes, dans son rapport sur l’investissement dans le monde 2014 la Conférence des nations unis sur le commerce et le développement (CNUCED) a révélé un léger frémissement dans les flux intra-régionaux, il reste que les proportions sont négligeables et concernent principalement les seuls pays d’Afrique australe.
Accélérer l’intégration économique sous-régionale et continentale
Pour booster le développement économique, il est urgent d’accélérer l’intégration économique sous-régionale et continentale. Cela passe nécessairement par la construction ou la réhabilitation des voies de communications entre les états, le raffermissement du commerce intra-africain, la libre circulation des personnes et des biens, une harmonisation fiscale d’abord à l’échelon sous-régional puis à l’échelle continentale, etc.
Par ailleurs, pour profiter pleinement du marché intérieur continental, les pays africains devront adapter leurs produits d’exportations aux besoins des populations locales. Pour beaucoup de nations, il s’agira de passer d’une économie de rente à une économie de transformation pourvoyeuses d’emplois et de devises.
En tous les cas, développement économique ne pouvant s’opérer en vase clos, il demeure un processus incontournable étroitement corrélé à l’intégration des pays de l’Union africaine.
Mays Mouissi